La "dictée", le texte ...
La dictée du
diable de René Thimonnier
Les Français disputent à l’envi de leur orthographe. Qu’elle ait fâcheuse réputation, on n’en saurait douter. Qu’on n’en conclue pas qu’elle est illogique. Quelques problèmes qu’elle pose (et ils sont nombreux), quelles que soient les difficultés qu’elle soulève, quelque embrouillées qu’en paraissent les règles, elle n’exige qu’un peu de travail et de méthode. Les grammairiens ne se sont pas seulement donné la peine de la codifier : ils se sont plu à la rendre accessible. Quoi qu’on en ait pu dire, le travail auquel ils se sont astreints n’a pas été inutile. Les efforts qu’il a coûtés, les recherches qu’il a nécessitées ne doivent pas être sous-estimés.
Que ce soit ignorance ou laisser-aller, beaucoup trop d’élèves tombent sans remords dans les traquenards de l’écriture. On hésite maintes fois avant d’écrire les infinitifs accoter, accoster, agrandir, agripper, aggraver, alourdir, aligner, alléger, apurer, aplanir, aplatir, appauvrir, etc. On s’embrouille fréquemment dans les suffixes : ceux par exemple d’atterrir et amerrir ; de tension et rétention ; de remontoir et promontoire, de prétoire et vomitoire ; de vermisseau, souriceau, lapereau, bicot et levraut ; de trembloter, toussoter, crachoter, frisotter, ballotter, grelotter ; de gréement, dévouement, repliement, éternuement, braiment, châtiment ; de gaiement, gentiment, éperdument, ambigument, dûment, crûment, etc.
Dictée du 10 Mars 2012
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