Balade déjà effectuée il y a environ 4 ans au départ de St Victor sur Ouche.
13 marcheurs de FLC se sont retrouvés pour la première balade de la saison à St Jean de Bœuf. C'est accompagné de 2 marcheurs Américains (Shelly et Steeve) rencontrés il y a 2 ans lors d'une balade, que nous avons débuté ce circuit. Ce dernier nous a menés sur les vestiges du Dackel, base de détection radar allemande de la dernière guerre, puis à la ferme de la belle Emilia (toujours aussi jeune malgré son âge – avant 1830 ! –)
Belle balade de reprise de 10 km également très appréciée par Shelly et Steeve, avec lesquels rendez-vous a été pris dans 2 ans pour d'autres balades.
Un peu d'histoire
Le village comptait avant 1938, une soixantaine d'habitants. La polyculture était de mise, l'exploitation des vastes forêts procurait de bons revenus et bucherons comme charbonniers étaient nombreux. On trouvait de nombreux bucherons et charbonniers. Sur les hauteurs, se dressait la ferme de l'Émilia (ou Belle Émilia), que l'on devrait appeler Émèlia, car ce nom est celui de la jeune et jolie fille du premier propriétaire. Construite dans les années 1830, couverte de toits d'ardoises, la ferme comptait une spacieuse habitation entourée de plusieurs bâtiments, granges, bergeries voutées etc. Un puits fournissait l'eau aux habitants, les bêtes rejoignant la mare située à quelques centaines de mètres à l'ouest. De 1939 à 1943, elle sera exploitée par la famille Sujobert, originaire d'Auvergne. Chassée par les Allemands qui s'y installe en 1941, elle sera relogée au village. La ferme incendiée au départ des troupes ennemies, laissa longtemps ses pignons délaissés dressés vers le ciel. Elle sera restaurée en 1973. Si vous y montez, vous croiserez la belle mareabreuvoir dallée.
Saint-Jean-de-Bœuf est situé à 580 m d'altitude, 25 km à vol d'oiseau de la base aérienne de Longvic. Durant la deuxième guerre mondiale, les Allemands implantèrent sur cet emplacement privilégié, au-dessus du village, derrière la ferme de l'Émilia, une importante base de détection, le camp Dackel. Il faisait partie de la ligne de défense allemande "Himmelbett" (Baldaquin) allant du nord du Danemark à la frontière suisse, composée d'une station radar au sol tous les cinquante kilomètres environ. Tous les camps portaient un nom de chien, ici dackel, en français : basset. La première lettre du nom, le D, correspond à la première lettre du nom de la ville la plus proche : Dijon. La construction dura deux ans, employant 200 personnes, pour moitié françaises et pour moitié militaires allemands. Un puits de 87 m fut creusé pour les besoins en eau. Électricité, tout-à-l'égout et eau courante furent installés. Le camp comportait outre les casernements pour une centaine de militaires, un garage, une salle des fêtes, un terrain de tennis et la réserve d'eau pour les incendies servait même de piscine pour les beaux jours. Des haut-parleurs diffusaient de la grande musique toute la journée et les agriculteurs qui travaillaient aux alentours en profitaient. Curieusement, sa protection périphérique restait plutôt symbolique. Deux radars paraboliques et deux (ou trois) radars rectangulaires scrutaient le ciel. On raconte qu'un autre radar de 42 m de haut et 6 m de large pivotait sur lui-même grâce à une gigantesque bille d'acier. Mais à la fin de la guerre, il n'était toujours pas complètement opérationnel. Les Allemands firent sauter la base en août 1944 avant leur départ. La population pilla ensuite le site que l'armée française utilisa en 1945 pour faire exploser des stocks de munitions allemandes. Il n'en reste que des ruines, dispersées derrière la ferme de l'Émilia.